Cette exposition est un jeu d'enfant.
Je n'ai pu résister au plaisir de peindre ou de sculpter la dinde et la baleine, le cochon et la pieuvre, le lion et l'hippocampe ; un peu comme les images de chocolat ou les pages colorées
des vieux dictionnaires.
Cette exposition n'est pas intelligente.
Je ne lui ai pas donné de sens caché ou de caractère morbide. Juste le lieu, le cadre, l'animal et le public. Reste que l'animal est de profil et tente de surgir du fond coloré.
Cette exposition s'imprègne du Carmel.
La nef devient arche. Ailleurs, dans un cirque ou dans un musée, elle prendrait probablement une autre signification.
Ici la baleine n'attend pas Pinocchio ou Achab mais Jonas, le lion attend le chrétien ou le saint, le mouton attend son heure. Cette exposition est un hommage. Au très haut ou au très bas comme l'on voudra ; à la multiplicité des formes, des couleurs, à l'infini diversité, au fragile, à ce qui va disparaître,
au combat, à l'innocence.
Enfin, cette exposition est je l'espère
une exposition de peinture. J'entends par là, qu'au- delà du simple exercice, elle tente dans un petit frémissement des contours et des pigments, non d'imiter l'animal, mais de donner vie
à son image.